Superman

 Mon bébé se réveille.


Il est mignon: il s’étire, sourit, fait de petits bruits.

C’est mon troisième enfant, et avec lui j’ai découvert que superwoman n’existe pas, ou en tous cas que je n’en suis pas une.

Il est 8h, mon bébé de 3 mois a dormi comme un loir depuis minuit trente et pourtant 

je suis fatiguée.

Dans ma tête pèse tout ce qui n’est toujours pas fait: papiers, bagages de retour de vacances à vider, linge, devis pour la maison, projets pour l’hôpital à faire avancer. Je pense avec dépit à ce que je voulais réussir à boucler avant d’accoucher et qui se trouve toujours inachevé. À ma journée hyper remplie sans pouvoir toucher à ces tâches en suspens. 

Car le jour, mon « bébé aux nuits calmes » a besoin d’être allaité 7-8 fois.  De jouer. D’être porté. Alors je cuisine, je range, je débarrasse la table, je fais les courses « en portant ». J’échange des sourires incroyables avec lui, de la tendresse. 

Mais parfois -souvent- à la fin de la journée , la culpabilité m’envahit devant tout ce que je n’ai pas fait.

Finalement, depuis sa naissance tout est au point mort: je m’occupe de lui, de ses frères et lorsque je rajoute quelque chose dans ce planning c’est fatalement que je renonce à mon sommeil / ma douche/  un café chaud voir l’ensemble du repas.

Inutile donc de m’étendre sur le calvaire de l’école à la maison des deux aînés, pour classes fermées ou cas contact, ces six dernières semaines…

Pourtant tout va bien, je vais même très bien. Je baigne dans un moment de vie particulièrement doux. Plein d’odeurs de lait caillé, de linge accumulé et de frustration. 

Mais j’ai ce petit bébé adorable à choyer. 

Un rouquin de six ans qui lit chaque jour un peu mieux, et mène une vie parallèle avec ses amis imaginaires -James et Matthieu- dans le pays de « Rhone de Verne». 

Un presque adolescent qui en sait déjà plus que moi en histoire et qui m’aide beaucoup (mais qui est effronté !) .

Et un coéquipier. Qui prend le relais. Me fait couler un café chaque matin depuis quatorze ans. Sait se taire les jours où la table du petit déjeuner n’est toujours pas débarrassée à 18h alors que « je suis en congé maternité». Prépare le repas-supervise les devoirs-porte et change bébé pour me permettre une sieste même si ce n’est pas l’heure, après sa journée de travail à lui. 

Je ne suis pas superwoman.

Mais…. J’ai peut-être épousé superman 😉


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