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Affichage des articles du septembre, 2021

17 Septembre: «Epilogue et préface».

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Le jour se lève. Ça tiraille, la rencontre sera pour aujourd’hui. Douche. J’enfile ma vieille robe chiffon qui ne craint plus rien. Baptiste réveille les enfants et les habille, ils partent à pied chez les voisins jusqu’à l’heure de l’école. Tisane, quelques pas au soleil, une photo de ce ventre devenu ballon.  Il faut partir. Je pense aux paroles bienveillantes de ma belle-mère, j écris un petit mot à ma sœur. Rencontre avec l’élève sage-femme qui m’accueille à la maternité: les choses sont déjà bien en route. Mais toi, mon 3e bébé, j’ai le temps de réaliser que tu es en chemin.  Pas de complication.  Pas d’arrivée comme une bombe non plus.  Les minutes s’égrènent, nous formons un équipe de trois.   J’accompagne instinctivement les vagues qui vont et qui viennent d’un son grave appris il y a dix ans et qui me soulage bien.´ Tu fais ton chemin: tu places ton dos à gauche, tu descends. Ton père me donne un peu d’eau, des grains de raisins. Me masse la nuque. Me tient la main pendant que

Indélébiles

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Le passage des enfants dans le corps des femmes. Le souvenir du premier regard échangé - où de celui qui permet de reconnaître cet enfant là comme le sien. Les peurs innombrables qui nous saisissent dès qu’ils naissent. La fierté du premier mot, de la première fois en vélo sans roulettes, du premier diplôme,  des premières sorties sans nous où ils rentrent à l’heure. Fierté aussi lorsqu’ils sont vraiment gentils, capables d’altruisme. Comme là, quand du haut de leur 6 et 10 ans ils vident le lave-vaisselle, descendent le linge, débarrassent, m’aident à préparer les légumes car ils comprennent que je suis fatiguée par la grossesse. La déception des premiers mensonges.  Les rares fois où la confiance est trahie. La dernière nuit où ils sont venus chercher du réconfort. Le dernier câlin sans retenue avant qu’ils ne soient trop grands. Les mots transformés : calafifices, étoiles d’araignée, le Chapon où vivent les chaponnais … Indélébiles oui, tous ces souvenirs jalonnant ma mémoire.  Indé

Attendre.

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Deux semaines. Attendre et éviter de penser. À ce qui arrivera entre maintenant et le moment où le choupinou sera dans nos bras. Tout le monde a peur d’accoucher. Même les médecins anesthésistes et les sages-femmes. Même les vaches, et les souris sans doute aussi. À ce propos toute la basse-cour félicite la poule qui vient de pondre un œuf, chez nous. Et ça, chaque jour. Je ne suis pas originale du tout: mon niveau de stress est bien plus élevé que d’habitude, alors que j’ai 10 ans de plus que la première fois. Je vis dans la maison dont je rêvais, avec des vues apaisantes depuis divers fauteuils et canapés. Une forêt à dix pas pour me balader. Un arbre magnifique sous lequel me ressourcer. C’est simple, ce matin il n’y a que le soleil, et bruit de la brise légère dans les feuilles. Mais rien n’y fait, la serenité n’arrivera pas. Pourtant je connais le trajet jusqu’à mon enfant. Je sais à peu près ce qui va se passer. Je peux me le figurer.  C’est là sans doute, en partie, que se loge