Attendre.



Deux semaines.

Attendre et éviter de penser. À ce qui arrivera entre maintenant et le moment où le choupinou sera dans nos bras.

Tout le monde a peur d’accoucher.

Même les médecins anesthésistes et les sages-femmes. Même les vaches, et les souris sans doute aussi. À ce propos toute la basse-cour félicite la poule qui vient de pondre un œuf, chez nous. Et ça, chaque jour.


Je ne suis pas originale du tout: mon niveau de stress est bien plus élevé que d’habitude, alors que j’ai 10 ans de plus que la première fois.

Je vis dans la maison dont je rêvais, avec des vues apaisantes depuis divers fauteuils et canapés. Une forêt à dix pas pour me balader.

Un arbre magnifique sous lequel me ressourcer. C’est simple, ce matin il n’y a que le soleil, et bruit de la brise légère dans les feuilles. Mais rien n’y fait, la serenité n’arrivera pas.


Pourtant je connais le trajet jusqu’à mon enfant. Je sais à peu près ce qui va se passer. Je peux me le figurer. 

C’est là sans doute, en partie, que se loge l’inquiétude. Dans la violence de ce qui reste à traverser avant de toucher mon bébé. Dans ce chemin où l’on peut s’accrocher à son mari, à sa sage-femme, mais que je vais devoir faire toute seule néanmoins. 

Encore une fois, gravir l’Everest.

Accepter que, peut-être, mon intégrité physique sera heurtée par cette naissance. Et par les suites de cette naissance: allaiter, s’epuiser parfois pour répondre aux besoins de ce tout petit, inconnu.

Ce n’est vraiment pas rien d’accueillir un enfant. 

Il ne faudrait pas minimiser ça. 

Le jour J approchant je me dis une nouvelle fois que la parentalité est la chose qui m’a le plus engagée, la chose la plus exigeante que j’ai eu à affronter.


Bien. J’ai réussi à y penser finalement, étant donné que j’ai réussi à l’écrire.


Puisqu’il n’y a rien à faire, dans cette aventure extrême dont la peur fait intégralement partie, je vais quand même profiter du soleil 😉. Peut-être que le lâcher-prise me rendra visite quelques minutes, quelques heures.



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