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Affichage des articles du décembre, 2020

Lettre au père-noël

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  Cher Père Noël  Cette année, sous le sapin, je veux du lourd. J’ai été très sage. Respecté les mesures sanitaires. Travaillé plus que de raison. Jonglé au milieu d’une organisation familiale en permanence modifiée. Pensé aux autres tout le temps et à moi pas du tout.  Alors voilà... Je veux revoir des convives à la table de ma cuisine, bien trop grande pour nous quatre.  Je veux des restaurants en amoureux. Des visites au musée avec ma mère. Que les kilomètres qui me séparent de ma sœur (et de Paris- si belle capitale) ne soient plus qu’un trajet en train standard, avec un bon livre. Je veux des fêtes de Noël habituelles, avec grand-parents, oncles, tantes, cousins-cousines. Des marchés de Noël bondés. Des attroupement pour les feux d’artifice de la Saint Sylvestre.  Je veux sauver ces relations qui tiennent à des discussions banales autour d’un café, et ne sont pas faites de grandes tirades que l’on peut reproduire sur Skype. Je veux donner de vrais cours à de vrais apprentis soigna

Et parfois l’issue est heureuse

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  Ça y est.  Il respire presque seul depuis deux jours. Sans machine.  Juste un peu d’oxygène pour l’aider. Il me fait de grands sourires. C’est le jour de la sortie, le grand jour.  Il n’est pas au bout du tunnel. Non. Les deux semaines d’intubation ont laissé leur lot de sequelles: il n’a, pour l’instant, pas la force de se lever seul. Ni d’écrire, ni même de lever le bras pour porter une cuillère à sa bouche. De très longues semaines de rééducation l’attendent, mais après un mois dans le service des soins intensifs, il part dans une chambre sans alarmes 24h/24. Dans une chambre où personne ne meurt dans le lit d’à côté. Dans une chambre où on peut regarder par la fenêtre, et où il fait noir la nuit.  Il part et dans quelques temps il prendra peut-être une douche, sera capable de se laver seul. Il pourra peut-être manger une glace, un chocolat. Tenir un journal. Avoir une conversation sans être essoufflé après trois mots. Il part. Il a eu très peur et il a toujours très peur. Il sait

Le manteau blanc

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  Je l’observe, de l’intérieur de la maison.  Mais j’ai ouvert une fenêtre quand même.  Pour vérifier. Pour être sure.  Que je n’avais rien oublié depuis la dernière fois. Que ça sentait bon la neige.  Que les sons étaient assourdis.  Que les couleurs avaient disparues au profit d’un contraste saisissant. J’ai ouvert la fenêtre pour voir de plus près les beaux, gros flocons tomber doucement. Tout à l’heure je chercherai les enfants, et nous aurons tous trois le même âge.  Chacun aura le privilège de faire les premières traces quelques part. On entendra les bottes s’enfoncer dans la neige.  Le bout du nez sera rougi par le froid. Ensuite on rentrera bien au chaud.  Charlie ira chercher de quoi allumer le poêle. On regardera le feu, tranquilles, avec un chocolat chaud. Décembre et ses merveilles, ce mois où même les grands sont des enfants.