Juste après l’orage
Je suis arrivée pour la nuit. La salle où je suis entrée était « comme quand il y a eu une hémorragie ». Physiquement encombrée de gens et d’appareils divers. Un peu de bordel. Un assez grand silence. Chacun se concentrait. Les obstétriciens pour terminer leur geste. Les anesthésistes pour diminuer au maximum les dégâts liés à une perte massive de sang. C’était juste après l’orage. Ça ne saignait plus. C'était presque sous contrôle... La dame était là, endormie, surveillée sous toutes les coutures. Mes collègues, qui terminaient leur garde, avaient mis toute leur énergie à courir après l'hémorragie, à limiter le «retard de remplissage ». Quand ça commence à saigner nous sommes déjà en retard. Toujours. Il faut dire qu’ils avaient super bien fait leur job. Malgré les 2-3 litre de sang que cette femme avait perdu au cours de son accouchement, les résultats d’examens étaient plutôt bons: avec un peu de temps et en poursuivant les transfusions, nous pensions réveiller la