17 Septembre: «Epilogue et préface».

Le jour se lève.
Ça tiraille, la rencontre sera pour aujourd’hui.
Douche.
J’enfile ma vieille robe chiffon qui ne craint plus rien.
Baptiste réveille les enfants et les habille, ils partent à pied chez les voisins jusqu’à l’heure de l’école.
Tisane, quelques pas au soleil, une photo de ce ventre devenu ballon. 
Il faut partir.
Je pense aux paroles bienveillantes de ma belle-mère, j écris un petit mot à ma sœur.
Rencontre avec l’élève sage-femme qui m’accueille à la maternité: les choses sont déjà bien en route.
Mais toi, mon 3e bébé, j’ai le temps de réaliser que tu es en chemin. 
Pas de complication. 
Pas d’arrivée comme une bombe non plus. 
Les minutes s’égrènent, nous formons un équipe de trois.  
J’accompagne instinctivement les vagues qui vont et qui viennent d’un son grave appris il y a dix ans et qui me soulage bien.´
Tu fais ton chemin: tu places ton dos à gauche, tu descends.
Ton père me donne un peu d’eau, des grains de raisins. Me masse la nuque. Me tient la main pendant que je suis dans le bain.
Deux heures passent.
Et puis c’est assez insupportable mais ça ne dure que quelques minutes.
Alors cette élève sage-femme, qui nous a foutu une paix royale jusque là, se retrouve à mes côtés au bon moment pour me dire que c’est bientôt la fin.
Je crains que non. 
Je sais que la poche des eaux est toujours là.
Elle éclate comme une bulle, et tu arrives dans la foulée.
Soulagement.
On choisit de t’appeler Louis.
Ton père part chercher des éclairs dans une pâtisserie que nous aimons particulièrement. Je te regarde, et le temps passe vite. 
On goûte, on somnole un peu pendant l’après-midi. 
Les proches nous téléphonent.
La surveillance prend fin et nous te ramenons chez nous.
C’est d’une simplicité déconcertante.
Quelques pas au soleil, une photo de toi là d’où nous sommes partis ce matin.
Tu rencontres tes frères, tu les regardes.
Dîner en famille, préparé par d’autres voisins.
Ces amis voisins qui se partagent les tâches pour nous aider, c’est un véritable cadeau de plus. 
C’est la cerise sur le gâteau de cette journée magnifique qui s’achève, de cette vie à cinq qui commence…



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