La pause





 8e mois.

Il est là, se manifeste de temps en temps par un mouvement, et prend une place croissante dans mon ventre, dans ma tête.

Il m’impose de lever le pied.

Je pense aux derniers mois et je lui dirai presque merci. Grâce à lui je vais pouvoir oublier la pandémie un peu. Cesser d’en discuter en salle de pause, cesser de déconstruire les fausses informations. Le plan: couver dans ma maison, aller voir quelques proches, lire pour le plaisir ou pour la médecine sur des sujets qui n’ont rien d’épidémiologique…

Avancer de petits travaux qui font plaisir, cuisiner et surtout dormir la journée tout ce que je ne dors pas la nuit!

Je pense à mes collègues qui n’ont pas le luxe de s’extraire des différentes vagues. Je pense à eux et au fait que beaucoup de gens hésitent encore à se faire vacciner. 

Je savoure d’autant plus le bol d’air qui s’offre à moi, cette chance de penser à autre chose, à mon bébé.

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