Pour de faux






 Des fois ce qui est beau sort de nulle part. 

Où pire: d’une chose qu’on aurait pas aimé voir, qu’on aurait « pas aimé aimer».
Il était là, mon bonhomme. 
Il s’inventait des histoires de grand, des voyages. 
Il conduisait une voiture imaginaire, assis sur l’escalier. 
Elle était « trop belle », qu’il disait. Il y avait du vent, il roulait vite.
Il est arrivé à Aix-les-Bains, en Angleterre. 
Il fallait trouver à manger pour son bébé.  Son bébé n’était pas sage, il se détachait tout le temps. 
Alors il a changé d’avis, finalement il voyageait seul à moto.
Une moto qui roulait vite aussi. Il portait un casque. 
À l’arrivée de son périple il lui fallait bien une cigarette. Comme papy Serge. 
Et un béret, et un imperméable . 
Pour aller à la chasse avec sa carabine. 
Avant d’aller boire une bière.

C’était mon fils. Le mien même, qui s’imaginait course à toute allure, arme, cigarette et bière... Et malgré tout, il était beau.

Ça tenait à son impertinence involontaire, à son style rétro.
Ça tenait à son imagination d’enfant, toute tournée vers l’imitation de nos transgressions. 
C’était détonnant, drôle, touchant. 
L’a-t-il fait exprès, un tout petit peu exprès? 
A-t-il aimé la « liberté » d’avoir le droit de faire tout ce qui est interdit, si c’est « pour de faux»?? 

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