Vacances confinées







 Je pourrai regretter ces vacances, qui devaient commencer aujourd’hui.

Ce séjour chez ma meilleure amie, les châteaux de la Loire au printemps, un concert attendu, le plaisir de voir nos enfants respectifs heureux de se retrouver.

J’ai un pincement au cœur. Un vrai.
De savoir que l’affection ne sera pas partagée, que les discussions n’auront pas lieu, que la musique ne nous fera pas planer.

Et pourtant je suis en repos jusqu’à mercredi.
L’école à la maison est finie pour quelques jours. 
Alors je vais partir en vacances à la maison, et nous ferons ce que nous n’avons jamais fait. Nous visiterons quelques musées en ligne et nous réjouirons de pouvoir le faire sans prendre l’avion. 
Nous jardinerons en famille (je n’aime pas jardiner, mais j’aime le faire en famille).
Nous pique-niquerons sous le chêne.
Nous observerons la vie sociale des poules et la floraison des arbustes. 
Nous lirons. 
Et parfois nous ne ferons rien. Vraiment rien, enfin rien d’utile. 


Nous nous féliciterons de ne pas avoir la télé: ainsi, le coronavirus n’existera pas. 
Nous nous ferons des câlins sans craindre un quelconque danger.

Nous serons simplement en vacances à la campagne pour quelques jours, appréciant d’être à quatre, sans contrainte.
Nous échafauderons des plans pour le futur, nous rêverons. 
Noé nous réveillera la nuit même s’il a bientôt cinq ans, et ce ne sera pas grave, parce qu’il ne faudra pas se lever le lendemain matin. 
Charlie sera heureux de pouvoir lire aussi tard qu’il le souhaite.
Nous irons nous promener de nuit pour observer quelques animaux, dans la forêt derrière la maison.

Il n’y aura pas de risque de séjour «tant attendu et raté»: 
Il pourra faire beau, ou pleuvoir. 
Nous ne serons déçus ou enchantés par aucun restaurant. 
Personne ne sera agacé par l’inertie de l’autre au moment du lever, où du départ pour visiter.
Le confinement nous a rappelé que nous aimons passer du temps ensemble. 
Qu’il est très agréable de vaquer librement à ses occupations, à côté des autres, chacun à son rythme et à son affaire. 
Ensemble et indépendants.
C’est un luxe que nous n’avons pas souvent.

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