Alexandre s’en est allé


 Il ne faudrait surtout pas manquer de pudeur un soir aussi triste que celui-là...

Il s'agit simplement de dire que les petits villages n'ont que quelques rues. 

Je viens d'un de ces villages où il y avait assez de doigts sur une seule main pour compter les enfants du même âge. 
Un de ces villages où tu connais inévitablement ceux qui ont un an de plus, ou deux ans de moins que toi. 
À dix dans le même abri-bus pour aller en classe, on finit forcément par discuter avec chacun...


Dans ces villages, toute une tranche d'âge partage ses souvenirs. 
Avec ma soeur, Perri Ne  , Jérémy Jelsch ,  Lucille, NiCô Niño et Fabien Muller, Baptiste, et les autres enfants, nous faisions du roller les soirs d'été, tout comme Gesegnet Alex .  
Il y avait toujours quelqu'un à retrouver dans la rue principale, vers la fontaine ou en face de chez Hélène... On devait avoir 12-13 ans.

Et puis il y a mon mari. Il me dit qu'on s'eloigne avec les années. 
Que ca n'a rien à voir avec l'amour. Les amis d'enfance grandissent, on les croise de temps en temps pour des occasions particulières: on est heureux de les voir à notre mariage, à un anniversaire. On finit par partager une multitude de souvenirs, sans présent ni avenir commun. On a parfois des nouvelles, et, lorsqu'elles sont bonnes, on est simplement content de savoir que nos amis d'enfance vont bien. 
Cette distance dans le temps et dans l'espace, cet absence de quotidien n'empêche pas de les aimer. De les aimer beaucoup.

Alors ce soir, je pense avec émotion à ce copain du village qui habitait la jolie maison rouge. Et mon mari, lui, a beaucoup de peine pour son vieil ami.


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